Google abandonne la suppression des cookies tiers: La chronologie des événements et les enjeux
Nouveau revirement de dernière minute pour Google. La firme a annoncé le 22 juillet dernier, qu’elle renonce à la suppression des cookies tiers dans son navigateur, prévue initialement pour 2025.
Que s’est-il passé ? Entre les soubresauts judiciaires, les enjeux financiers pour les éditeurs en ligne et les contretemps, nous vous dévoilons la chronologie des évènements dans cet article.
Un premier désastre
En premier lieu, c’est un incident juridique qui a plongé les cookies de Google dans la tourmente. Victime de leur caractère intrusif, les fonctionnalités du navigateur ont subi les frais du procès antitrust, riche en révélations.
Suite aux pressions du législateur, Google emboîte le pas à Safari de Apple et Firefox de Mozilla et annonce la suppression des cookies. En remplacement des cookies, le mastodonte propose “Privacy Sandbox”1, une technologie alternative.
Cependant, les premiers tests sont désastreux2. Privacy Sandbox n’a jamais atteint le niveau suffisant pour compenser l’utilisation des cookies tiers. Les tests de juin présentent un effondrement des revenus publicitaires des éditeurs à 60%, là où Google promettait 5% de perte sèche.
En conséquence, Google a fini par céder aux plaintes des adtechs et des éditeurs en ligne, qui voyaient leur survie sérieusement menacée par la suppression des cookies. En remettant les cookies sur la table, Google court le risque d’être sanctionné par l’autorité antitrust. Pour prévenir tout risque, Google propose une solution alternative :
Le nouvelle expérience de Google sera accessible aux sites tiers, ce qui facilitera le travail des éditeurs en ligne.
Des éditeurs en ligne satisfaits
Pour le moment, les éditeurs en ligne peuvent pousser un ouf de soulagement. Cependant, rien n’est encore joué.
Leader mondial de la publicité en ligne, Google mobilise 238 milliards de dollars US en termes de chiffre d’affaires. Grâce aux données propriétaires récoltées via ses services nécessitant une connexion personnelle, l’entreprise est moins dépendante des cookies que ses concurrents.
En conséquence, sa solution alternative à Privacy Sandbox est plausible. Pour le moment, les législateurs n’ont pas encore confirmé leur accord pour cette nouvelle politique publicitaire.
Les inquiétudes persistent
Pendant des années, Google a soufflé le chaud et le froid concernant les cookies tiers. Malgré le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), l’entreprise fait office de mauvais élève.
Les reports de suppression des cookies se sont succédés, laissant un sentiment d’incertitude, ce qui inquiète les autorités au sujet de la sécurité des utilisateurs :
Une autre alternative
Google ne supprime plus les cookies tiers. L’entreprise propose une autre alternative.
- Google avait décidé de supprimer les cookies tiers
- La décision a été prise sous la pression des législateurs antitrust
- Privacy Sandbox, la solution de remplacement des cookies, n’a pas fourni de résultats convaincants à l’issue des premiers tests
- Finalement, Google maintient les cookies tiers
- Les éditeurs en ligne sont satisfaits de ce changement, tandis que les législateurs restent préoccupés
Google change encore de casquette, à l’étonnement de tous mais pas tant que cela : l’objectif est de fournir des solutions pratiques aux développeurs et jusqu’à présent, la firme de Mountain View semble tenir le bon bout.
Références
- Third-party cookies, Privacy Sandbox. Consulté le 30 juillet 2024. ↩︎
- Cookies tiers : le flou persiste pour l’industrie de la publicité en ligne après le revirement de Google, Les Echos. Publié le 23 juillet 2024. Consulté le 30 juillet 2024. ↩︎
- Publicité ciblée : finalement, Google renonce à l’abandon des cookies tiers dans Chrome, Les Numériques. Publié le 23 juillet 2024. Consulté le 30 juillet 2024. ↩︎