Adobe Firefly Video : encore une IA ou un vrai game-changer
Adobe nous promet Firefly Video Model, un énième outil d’IA censé simplifier la création vidéo et optimiser le workflow.
C’est moi ou on a déjà entendu ce refrain ?
Chaque nouvelle IA débarque avec des promesses dignes d’un spot publicitaire : plus rapide, plus créatif, plus efficace… Bref, la totale.
Mais au fond, est-ce qu’on a vraiment besoin d’un autre générateur de vidéos IA ?
Ça dépend. Oui, je sais, sur ce coup, je me retiens d’être catégorique, mais c’est peut-être parce que je suis de bonne humeur aujourd’hui.
Mais reste avec moi, on va décortiquer cette annonce ensemble.
Firefly Video : un couteau suisse (ou presque) pour tous
A priori, même si tu n’es ni réalisateur ni expert en motion design, tu pourras t’amuser avec cet outil.
Il suffit de décrire la vidéo que tu veux créer (text-to-video) ou de partir d’une image fixe (image-to-video).
Tu peux même personnaliser tes vidéos : choisir les angles de vue, ajouter des mouvements de caméra, et même balancer des effets visuels.
Adobe Firefly Video Model pourrait donc servir à :
- Créer rapidement des contenus vidéos pour les réseaux sociaux
- Produire des vidéos de formation en entreprise
- Générer des séquences B-roll pour le cinéma et la télé
- Concevoir des publicités personnalisées à moindre coût
Sur le papier, ça promet du lourd surtout quand on voit les exemples de démo1. Mais attends avant de t’emballer…
Des clips de cinq secondes ? Sérieusement, Adobe ?
Pour l’instant, Adobe promet des clips de… cinq secondes.
Oui, cinq petites secondes. C’est presque aussi frustrant que d’essayer de voir une bande-annonce quand ta connexion rame.
Si tu rêves de tourner un court-métrage, va falloir enchaîner les clips comme des stories Insta. 😅
Tu imagines un réalisateur dire à son producteur : « Pas de souci, j’ai fait cinquante clips de cinq secondes, on est bon pour le montage ! ».
Autant dire que pour les pros de la création vidéo, c’est encore un peu léger. Mais ne désespérons pas, l’évolution viendra peut-être.
Adobe, maître de l’intégration (et du verrouillage)
Là où Adobe frappe fort, c’est sur son intégration dans l’écosystème Creative Cloud.
Firefly Video ne sera pas un outil autonome : il sera directement branché à Premiere Pro et compagnie.
Si tu utilises déjà leurs outils, c’est plutôt cool.
D’un côté, c’est malin : Adobe garde bien au chaud ses utilisateurs dans un univers qu’ils maîtrisent.
Et ça on ne peut le leur reprocher. Après tout, on est sur du lucratif.
Cela dit, leur approche pourrait leur donner une longueur d’avance sur des concurrents comme OpenAI avec Sora, surtout avec des fonctionnalités comme Generative Extend, qui te permet de rallonger une séquence, de supprimer un objet gênant ou de lisser une transition sans prise de tête.
Bon, pour ceux qui ne sont pas dans l’écosystème Adobe, c’est une autre histoire.
S’ils veulent profiter, ils sont obligés de sauter dans le train en marche et de te farcir un abonnement Creative Cloud.
Pas sûr que ça enchante tout le monde…
Adobe nous promet une IA « éthique », on y croit ?
Là où Adobe tente aussi de se démarquer, c’est sur le plan des droits d’auteur.
Avec toutes les polémiques sur les IA qui pillent les créations sans permission, ils étaient attendus au tournant.
Adobe assure que Firefly Video a été formé uniquement avec du contenu libre de droits.
Mieux encore, ils proposent d’indemniser les utilisateurs en cas de problème de copyright.
Une première qui leur permet de rester « commercialement sûrs ». Et ça pourrait bien peser dans la balance contre la concurrence pour ceux qui souhaitent adopter un modèle text-to-vidéo pour créer des vidéos publicitaires ou commerciales sans prendre de risques.
Mais est-ce un réel engagement éthique2 ou juste un argument marketing bien huilé pour calmer les créateurs angoissés ?
Difficile à dire. En attendant, on salue l’effort, même si ça sent un peu l’opération séduction.
Un pas en avant ou une pirouette marketing bien orchestrée ?
C’est bien beau tout ça, mais Adobe n’est pas seul sur ce terrain. D’autres comme Runway Gen-3 Alpha, Sora d’OpenAI ou Dream Machine de Luma AI sont déjà dans la course.
Mais là où Adobe pourrait faire la différence, c’est avec l’intégration de son IA dans un écosystème déjà utilisé par des millions de créateurs. Pourquoi aller voir ailleurs quand tout est là, prêt à fonctionner sous ton nez ?
Reste à savoir si Firefly Video va vraiment changer la donne ou si on va l’oublier aussi vite qu’une série Netflix annulée après une saison.
Pour l’instant, cinq secondes de vidéo, c’est un peu maigre pour juger une IA qui promet monts et merveilles, mais qu’on n’a pas encore testée.
Rendez-vous fin 2024 pour voir si cette IA fait le show… ou se fait couper au montage.
Si tu veux t’inscrire sur une liste d’attente pour tester l’outil en avant-première, c’est par ici.
Références
- Bringing generative AI to video with Adobe Firefly Video Model. Adobe Blog, du 11 septembre 2024. Consulté le 12 septembre 2024.
↩︎ - Approach to generative AI with Adobe Firefly. Adobe. Consulté le 12 septembre 2024. ↩︎