Perplexity et le New York Times se battent pour le copyright. Clash d'anthologie ou révolution juridique ?
On dirait bien qu'on ne va pas s'ennuyer dans les jours à venir.
Un nouveau clash vient secouer la planète IA.
Cette fois, Perplexity, le moteur de recherche IA qui rêve de détrôner Google se retrouve face au colosse américain The New York Times (NYT) prêt à en découdre pour protéger son précieux contenu.
On dirait presque le scénario d'un feuilleton à suspense, mais là, pas de triangles amoureux : on parle de droit d'auteur.
Alors, tu te poses avec du pop-corn, parce que là, ça risque d'envoyer du lourd. !
Le New York Times, le vétéran qui sort les griffes
L'histoire commence par une bonne vieille lettre de mise en demeure, signée The New York Times et envoyée à Perplexity.
Le quotidien américain exige entre autres que la start-up « cesse immédiatement tout accès et utilisation non autorisés, actuels et futurs, du contenu du Times1 »
Pour ceux qui l'ignorent, ce n'est pas la première fois que le média part en croisade contre l'utilisation non autorisée2 de son contenu.
OpenAI et Microsoft en ont déjà fait les frais.
Aujourd'hui, c'est au tour de Perplexity et le message est clair : arrête sinon rendez-vous en justice.
Et il faut le reconnaître, le journal américain marque un point : ça fait des décennies qu'ils bâtissent leur réputation à coups d'enquêtes approfondies et de reportages exclusifs, ce n'est pas pour que des start-ups d'IA leur coupent l'herbe sous le pied et siphonnent leur trafic. La crise du papier et la baisse des revenus pub ont déjà fait assez de dégâts. Faut pas en rajouter.
Les médias : victimes consentantes ou maladroitement réactifs ?
Ce n'est pas la première fois qu'un média crie au scandale contre les entreprises IA.
Forbes, Wired, Condé Nast… Tous ont eu leurs moments d'exaspération.
Le fichier robots.txt et les interdictions d'accès aux crawlers, c'est bien joli, mais apparemment c'est comme essayer de bloquer l'océan avec une pelle à sable.
Mais au-delà des plaintes, on se demande si les médias ne devraient pas plutôt réfléchir à de nouveaux modèles économiques pour changer la donne ?
Pourquoi ne pas se tourner vers des solutions alternatives comme ce que propose par exemple Cloudflare pour monétiser leur travail sans passer par la « case justice » ?
Perplexity contre-attaque… avec perplexité
Face à ces accusations, Perplexity sort l'artillerie lourde… philosophique.
Leur argument pour le moins original tourne autour de l'idée selon laquelle « Aucune organisation ne détient le droit d'auteur sur les faits »3.
Ah bah oui, c'est vrai ça, pourquoi on n'y avait pas pensé plus tôt ?
- Euh… OK. C'est sûr que la météo ou les résultats du foot, ce n'est pas du contenu protégé.
- Mais ici, on ne parle pas de températures ou de scores, on parle d'articles rédigés par des journalistes. Ça change un peu la donne, non ?
- Parce que si on pousse leur raisonnement jusqu'au bout, toute la production journalistique pourrait finir dans l'open bar de l'IA.
La start-up se positionne sur l'idée que son rôle est d'indexer des pages Web et de mettre en avant du contenu factuel, sous forme de citations, pour enrichir les réponses.
Franchement, leur défense a l'air un peu bancale, non ?
Un cadre juridique complètement largué
Et là, on touche du doigt le vrai souci : la loi est à la ramasse.
L'affaire Perplexity vs New York Times montre que le droit d'auteur, dans sa forme actuelle, ressemble à un vieux système dépassé.
Résultat, un flou juridique qui permet aux entreprises comme Perplexity de s'en tirer à bon compte en jouant avec les zones grises.
- Où s'arrête le droit de citation ?
- Où commence le plagiat ?
- Comment définir la « fair use4 » (utilisation équitable) à l'ère de l'intelligence artificielle ?
Est-ce que ça va changer un jour ? Faut espérer, parce qu'en attendant, ce sont les créateurs de contenu et les médias qui trinquent.
Il faudrait un vrai coup de neuf, histoire de protéger ceux qui créent sans pour autant freiner l'innovation.
En attendant la suite…
Alors, qui a raison dans cette affaire ? Le New York Times, qui veut protéger son contenu, ou Perplexity, qui défend un accès libre à l'information ?
Les deux parties semblent avoir leurs arguments.
La lettre de mise en demeure pourrait sembler agressive, mais elle est aussi le reflet d'une industrie qui se bat pour sa survie.
Ce qui est sûr, comme un bon vieux match de boxe, il est fort probable que nous assistions à des rounds supplémentaires à moins qu'ils trouvent rapidement un accord à l'amiable…
Malgré un ton un brin provocateur, Perplexity semble vouloir éviter l'escalade. Aravind Srinivas, le PDG, a déclaré n'avoir « aucun intérêt à être l'antagoniste de qui que ce soit ». Traduction : « On peut discuter autour d'un café plutôt que dans un tribunal ».
La startup pourrait proposer à NYT de rejoindre le « Perplexity's Publishers Program ».
Alors, que pensez-vous de cette affaire ? L'IA est-elle une menace ou une opportunité pour le journalisme ? N'hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires !
Références
- NYT sends AI startup Perplexity ‘cease and desist' notice over content use.Reuters,du 15 octobre 2024.Consulté le 17 octobre 2024. ↩︎
- New York Times sues OpenAI and Microsoft for copyright infringement. The Guardian, du 27 décembre 2023.Consulté le 17 octobre 2024.
↩︎ - The New York Times warns AI search engine Perplexity to stop using its content.The Verge, du 16 octobre 2024.Consulté le 17 octobre 2024. ↩︎
- Qu'est-ce que le fair use ?. Ziplo,du 21 août 2023.Consulté le 17 octobre 2024. ↩︎